
Hei Ming - Iron rice bowl
La critique de Marx du caractère fétiche de la marchandise qui est le dévoilement de la croyance en la valeur en soi des marchandises comme mystification de la valeur qu’ils ont du fait de la quantité de travail qu’ils ont nécessité. Croyance qui a pour finalité et cause de donner une valeur aux humains eux-mêmes en fonction des marchandises dont ils disposent. Le fétichisme de la marchandise au sein du capitalisme est ainsi une forme authentiquement religieuse de dissimulation des rapports sociaux réels, et en particulier des rapports de production au travail. Cette critique permet d’expliquer comment dans le capitalisme, le prolétaire ne se rends pas compte que c’est son travail qui produit la valeur puisque la valeur des marchandises qu’il produit et achète semble exister en elle-même. Du fait de cet écran de fumée que constitue la marchandise fétichisée, il ne peut plus se rendre compte que la valeurs des bourgeois se fait au dépends de la sienne. L’originalité de cette critique c’est d’exploiter la critique monothéiste du polythéisme pour l’appliquer au capitalisme moderne considéré comme producteur d’une religion idolâtre propre.
Ces articles développent et explique cette théorie du fétichisme de la marchandise de Marx :
- Bihr – Fétichisme dans le Capital – Congrès Marx International V – Fourni par Google Documents – Après avoir rappelé la définition marxienne générique du fétichisme par le double mouvement de réification des rapports de production par confusion de ces rapports avec leurs supports matériels et de déification (de personnalisation surhumaine) consécutive de ces mêmes supports, la communication rappelle les différentes formes et figures que revêt le fétichisme dans le cours du Capital, depuis le fétichisme de la marchandise jusqu’à celui du capital fictif, avant d’établir que la présence du concept de fétichisme est ce qui signe l’intention critique même de Marx en même temps que ce qui la légitime épistémologiquement, en inscrivant le fétichisme au cœur de la contradiction sujet/objet qui caractérise la praxis économique capitaliste.
- S. Tombazos | Fétichisme et mondialisation – La
«
raison
»
affronte
aujourd’hui
des
obstacles
beaucoup
plus
efficaces
que
celui
de
l’obscurantisme
religieux
classique dans
des formations
sociales
précapitalistes.
La
marchandise
moderne
est
elle‐même
une
religion,
à laquelle
s’ajoute
accessoirement
ce
que
reste
des
croyances plus
anciennes.
C’est
d’ailleurs
pour
cette
raison
précise
que
Marx
semble
«sous‐estimer» l’importance
de
l’Etat
laïque,
considérant
la
séparation
de
l’Etat
plutôt
comme
une
démarche
inscrite
dans
la
logique
même
du
christianisme
qu’un
pas
véritable
vers
le
dépassement
de
la
religion.
- A. Artous | Marx et le fétichisme De la critique de la religion à la critique de l’économie politique – « À la place de l’exploitation voilée par les illusions religieuses et politiques, (la bourgeoisie) a mis l’exploitation ouverte, éhontée, directe dans toute sa sécheresse. (…) Tout ce qui était solide, bien établi, se volatilise, tout ce qui était sacré, se trouve profané et, à la fin, les hommes sont forcés de considérer d’un œil détrompé la place qu’ils tiennent dans la vie, et de leurs rapports mutuels », proclame Le Manifeste communiste (Marx, 1963, p. 164).
- Fétichisme juridico-politique (Antoine Artous) : ARBEIT MACHT NICHT FREI – Cette forme d’individuation – les individus comme propriétaires pri vés indépendants les uns des autres – est le présupposé, la condition d’existence du procès d’échange : des individus libres passent contrat entre eux. Mais il s’agit d’individus égaux car la réalisation du procès d’échange passe par l’énoncé de l’égalité, de l’équivalence des indivi dus. L’argent, on s’en souvient, est l’expression ultime de ce procès social qui dit l’équivalence des échangistes.
- Forme valeur, travail abstrait, fétichisme de la marchandise par Antoine Artous : ARBEIT MACHT NICHT FREI – Pour l’économie politique classique, le travail donne naturellement de la valeur aux produits, le produit du travail est naturellement marchandise. La seule question qu’elle cherche à résoudre est celle de la mesure, de la commensurabilité des marchandises. Marx, lui, pose une autre question. Pourquoi la valeur comme forme sociale existe-t-elle ? Pourquoi le produit du travail existe-t-il comme forme marchandise ?
- Le fétichisme chez Marx : Nouveaux Cahiers du socialisme – Cette recension n’est pas une critique complaisante du livre d’A. Artous. C’est pourquoi, je ressens le besoin de dire toute suite ce que je pense de la qualité de ce livre avant de le critiquer : il s’agit d’un excellent livre. Ma critique peut donner l’impression que je fais une lecture de Marx totalement opposée à celle d’A. Artous. Au contraire, sur plusieurs points nos lectures respectives convergent. Comme ma présentation du livre privilégie les points que je critique, les divergences de nos lectures respectives sont accentuées, alors que les convergences ne sont pas systématiquement exposées.
- Le capitalisme comme religion : Walter Benjamin et Max Weber – La Brèche numérique – Le fragment « Le capitalisme comme religion », rédigé par Walter Benjamin en 1921 – et resté inédit jusqu’aux années 1985, quand il sera publié dans les Œuvres Complètes posthumes, est l’un de ses textes les plus intéressants, mais aussi les plus « hermétiques ». Inspiré par les travaux de Max Weber – nommément cité – sur l’affinité élective entre L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, il va beaucoup plus loin que le sociologue : pour Benjamin le capitalisme a non seulement des origines religieuses, il est lui-même une religion, un culte incessant, sans trêve ni merci, qui conduit la planète humaine à la Maison du Désespoir. Ce fragment appartient, comme certains textes de Georges Lukacs, Ernst Bloch ou Erich Fromm à la catégorie des « interprétations » anti-capitalistes de Weber.
- I. Garo | Le fétichisme de la marchandise chez Marx : entre religion, philosophie et économie politique – les Cubains, parce qu’ils ont compris que l’or est le fétiche des Espagnols, envisagent de lui faire des offrandes avant de le précipiter dans la mer[6]. Le fétichiste est avant tout celui qui croit à la vérité de ses propres représentations, quelle que soit sa culture. La notion appelle sa reprise dans la mesure où elle véhicule l’énoncé même du problème que Marx s’est donné pour tâche de résoudre : comment une représentation illusoire peut-elle produire des effets réels et contribuer au fonctionnement et à la reproduction d’une formation économique et sociale donnée ?
- Marx et la Marchandise. Aliénation, chosification et fétichisme – Dans le capitalisme la ‘socialisation’ du travail se fait à travers le marché. Le marché ne reconnaît pas le travail concret, particulier, mais seulement le travail abstrait, commun dénominateur permettant l’échange des Marchandises. C’est à travers le travail abstrait que le travail concret du travailleur est relié au travail en général de la société.